First, do no harm
You go into hospital, you go there to get treated. You forget about your carbon footprint.
When you wake up, a first detail strikes you, the quality of the meal you were served. Does this food contribute to your care, or your depression ? A woman collects the piles of containers that end up in the trash. The menu is on the plastic film, to discern what you taste buds couldn’t. You won’t miss the fish sauce.
You think back to the paper towels, bottles of water, the general regime of the disposable. You quickly understand that your carbon footprint quadruples for every day you are here. You remember the mask they put on your face, along with the gowns, the blister packs. You can’t remember everything.
You are in the hands of the doctors. You think of their oath, read it in its original language, in its up-dated version and retain this : « Primum non nocere », first do no harm. It is too hot, the only way to cool the air down is to open the window.
You come out cured. It is the hospital’s mission and you feel a lot of gratitude towards them.
You find your car in the massive car park, the radio talks about COP 21, cilmate change, pollution, its impact on health… Sylvain Tesson’s words come back to you from his Éloge de l'énergie vagabonde : « Sustainable development is the balm that is applied to the bad conscience of Westerners who want to carry on enjoying the world without its high temperature ever really coming down ».
You took notes, researched, found that 60% of the hospital’s carbon footprint comes from its purchases, found a few centres that are trying different practices.
You go back to the Flers hospital in Normandy, as a guest. You decide to photograph what no-one sees anymore, the waste that was once a purchase, that your eye will portray. You keep wondering why the care world is so moderately committed to environmental questions.

Tu arrives au monde. On te propose ce petit biberon prérempli à usage unique, destiné à un nouveau-né. Si le développement durable c'est « satifaire les besoins de la génération actuelle sans compromettre la capacités des générations futures à satisfaire leurs propres besoins »; pour toi qui n'a que quelques jours cela commence bien mal.

Ce que fait l'hopital "Il supprime progressivement les bouteilles d'eau dans les services de soin et les remplace par des points d'eau potable et des carafes." (Le guide de l'hospitalier éco-responsable) Ici le petit guide n'a pas du être consulté.

Tu arrives au monde et ton empreinte carbone est déjà colossale.

L'hopital accueille une maternité. Le cadeau est integralement et rapidement transformé en déchet. Rêveur naïf tu imagines un composteur.

Rapidement tu multiplies par 295 000 (nombre de repas servis dans cet hopital) et te dis que le retour de la vaisselle lavable est peut-être pour bientôt. Tu te prends à rêvers que les produits cuisinés puissent être locaux.

L'hopital en achète 85 000 par an. Tu apprends que quelque part un hopital s'est posé la question du lavable.

Celui ci fait partie des 1 700 000 que commande l'hopital chaque année. Sans compter ceux en caoutchouc...


Tuyaux d'aspiration pour secretions bronchiques & stop two

On t’a parlé de la danse, des poubelles en chirurgie. Une valse? Tu n’as malheureusement pas pu y assister.

Clinomel, émulsion pour perfusion. (solution d'acides aminés)

Crachoir

Seringue à usage unique. en 10ml l'hopital en achète 40 000 par an.

Masque pour respirateur

"Brume d'eau pure"

Bassin. A été placé près d'un patient. Est de ce fait devenu déchet.

Chlorure de calcium

Bureau du médecin hygieniste. Archives broyées

Déchet non identifié.

Il est une science de l'emballage. Tu te demandes si le marketing ne l'emporte pas sur les nécessités techniques. Toute cette intelligence finira dans l'incinérateur.

Pharmacie. Pour préparation. Périmé.

Ceftriaxone

Compresse

Un CHU a engagé "une poilitique de réduction de la consommation des essuie mains en remplaçant un produit par un autre de qualité supérieure. " et aurait "évité 550 000€ de dépenses au niveau des déchets, sacs poubelles et main d'oeuvre". C'est à ce genre de téails que tu mesures l'échelle du chantier.

Tablier

Les équipes prennent grand soin d'isoler les piquants et autres DASRI pour les déposer dans ces petites poubelles hermétiques jaunes qui rejoindront des containers scellés à clés également jaune. Voyage séparé pour aboutir exactement au même incineratur que pour les autres déchets.

Chlorure de sodium

L'éléctricien vient de t'appeler. Il commence à installer des LED. Ici la facture électrique rejoint une pensée écologique. Tu sens bien que quelque chose pourrait se mettre en marche.

Les 4 470 bacs de 770 litres de déchets ménagers ont rejoint le grand fourneau. D'autres camions ont apporté les 75 tonnes de DASRI. Le grand incinérateur a tout brûlé. La brochure de communication dit que la combustion permet de chauffer l'équivalent de 10 500 logement et qu'ainsi 97% des déchets sont valorisés. Tu réfléchis. Même en Normandie l'hiver ne dure pas douze mois. La moitié de l'année la combustion ne réchauffe que l'atmosphère.

Dissipation de l'énergie. Celle de l’hôpital. A moins qu’il ne s’agisse de la tienne.

Posé à part, dans le local à ordure, tu t'en empares. Le soir tu appelles ton amoureuse avec ce déchet hospitalier.

C'est la question que tout le monde te pose. Que font-ils des mains amputées, des corps découpés? "Les pièces anatomiques d'origine humaine sont à différencier des déchets anatomiques qui ne sont pas reconnaissables par un non spécialiste. Elles sont incinérées dans un crématorium agréé après avoir été déposées dans ces boites à usage unique."

En sortie d'incinerateur tu retrouves cette hanche artificielle. Elle a du être retirée à un patient. Refondue deviendra t-elle tôle de voiture?

Clamp. Tu apprends qu'un CHU recycle les instruments à usage unique en inox et ainsi revend ses déchets métalliques. Tu te demandes si on ne pourrait plus simplement les stériliser.

Tu as lu quelque part, tu pourrais citer ta source que "les porduits d'hygiène écolabelisés ne sont pas forcément plus couteux" mais tu n'es qu'un doux rêveur qui ne pense pas au PIB.

L'incinerateur produit des tonnes de mâchefers que des camions emmènent plus loin pour récupérer les métaux et produire du scoregrave qui servira de sous couche routière pour accueillir des camions qui transporteront des déchets. Il reste quelques tonnes par an de cendres volantes et de boues issues du traitement des fumées que d'autres camions emportent vers un centre d'enfouissement.